Parmi les différentes solutions de reconstruction mammaire, la prothèse est la technique la plus simple, et qui ne crée pas de cicatrice supplémentaire. Elle est indiquée chaque fois que possible en première intention.
La reconstruction mammaire par prothèse mammaire ‘est la technique la plus simple, et qui ne crée pas de cicatrice supplémentaire. La prothèse est formée d’une enveloppe de gomme de silicone, remplie d’un gel de silicone de haute densité.
Dans quels cas envisager une reconstruction mammaire par prothese ?
La reconstruction mammaire par prothèse est privilégiée aux autres techniques dans les cas suivant:
- Le sein restant n’est pas TROP GROS, NI TROP TOMBANT
- ET votre peau thoracique est de bonne qualité
La reconstruction mammaire par prothèse est contre-indiquée de façon formelle, lorsque la peau thoracique est de mauvaise qualité, fixée ou tendue.
Dans ces conditions, le risque d’exposition à l’air et d’infection de la prothèse est majeur. Il faut privilégier la reconstruction par lambeau.
Déroulement de l’intervention
Elle est réalisée sous anesthésie générale et dure 1 heure 30.
La cicatrice de mastectomie est utilisé pour introduire la prothèse, donc aucune cicatrice supplémentaire n’est créée sur le sein.
La prothèse est introduite dans une cavité créée en arrière du muscle grand pectoral, contre les côtes. Nous plaçons volontairement la prothèse derrière le muscle afin d’en dissimuler les contours par une épaisseur plus importante de tissus.
Selon la souplesse tissulaire , une prothèse mammaire plus ou moins volumineuse sera posée (schéma ci-contre).
Un drain permet d’aspirer les écoulements post-opératoires et diminue le risque d’hématome.
En cas de faible couverture de l’implant par le muscle, nous pouvons utiliser une matrice dermique acellulaire pour augmenter la protection de l’implant, et réduire les risques de coques.
Quel type de prothèse utilise-t-on pour la reconstruction mammaire ?
Prothèse mammaire en gel de silicone cohésif
- J’utilise de façon exclusive des prothèses en gel de silicone.
- Les prothèses en silicone que j’utilise, sont pré-remplies d’un gel de silicone cohésif. Ceci signifie qu’en cas de rupture de la prothèse, le silicone étant solide et non liquide, ne se répand pas dans les tissus. L’ablation de la prothèse est alors très simple, et les risques de diffusion de silicone très faibles.
- La surface des prothèses est dite « texturée« , c’est à dire irrégulière et granuleuse pour réduire le risque de coques, mais surtout pour permettre une meilleure adhérence de l’implant en cas d’implants mammaires anatomiques plus naturels en reconstruction mammaire et donc éviter leur rotation.
Types de prothèse mammaire
Il faut distinguer 2 types de prothèse ou implant mammaire:
- prothèses rondes
- prothèses anatomiques
Les prothèses rondes sont des hémi-sphères, tandis que les prothèses anatomiques ont une forme plus naturelle avec un volume réparti de façon plus importante dans la portion inférieure de la prothèse.
Depuis 2019, la recommandation de l’ANSM est de recourir à des implants à parois lisses exclusivement. J’utilise donc des implants ronds à parois lisses, car les anatomiques tourneraient et créeraient alors un résultat inesthétique.
Elles permettent un aspect « naturel » de la forme du sein reconstruit.
Voici un exemple de prothèse ronde à paroi lisse. En position verticale, l’implant s’anatomise, le gel de silicone glissant vers le bas. Cela donne un aspect totalement naturel.
Résultats de la reconstruction mammaire par prothèse
Le volume du sein reconstruit est ferme, peu mobile et haut situé, d’aspect « juvénile ».
Cet aspect légèrement figé du sein reconstruit peut être plus naturel lorsque l’on associe à la pose de la prothèse un avancement de la peau abdominale. Cette technique présente l’avantage de créer un aspect au sein légerement tombant avec un sillon sous-mammaire mieux défini.
Un deuxième, voire un troisième temps opératoire seront nécessaires à quelques mois d’intervalle pour symétriser le sein controlatéral et reconstruire l’aréole et le mamelon.
Le résultat définitif de la reconstruction mammaire par prothèse s’obtient à 3 mois post-opératoire.
Quelles sont les suites opératoires ?
- En raison de la distension du muscle grand pectoral par la prothèse, la douleur est assez importante les premiers jours. Elle est systématiquement prise en charge de manière préventive et adaptée à votre cas.
- Le premier pansement est généralement enlevé le surlendemain de l’intervention, et remplacé par un soutien-gorge de sport, sans armature, s’ouvrant par devant. Surtout, pour éviter que la prothèse ne se déplace vers le haut ni ne tourne, vous devrez aussi porter une bande de contention mammaire, qui est une sorte de ceinture de Velcro qui appuie sur le haut des seins. Soutien-gorge et contenseur mammaire doivent être achetés avant l’intervention et doivent être portés nuit et jour pendant au moins un mois.
- Le drain est enlevé entre le deuxième et le cinquième jour, mais sa présence n’empêche pas votre sortie à partir du deuxième jour si votre état l’autorise : vous reviendrez en consultation pour le faire enlever.
Risques de la reconstruction mammaire par prothese
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans les conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et à la réglementation en vigueur, expose à un risque de complication.
1. Complications précoces : les complications de tout acte chirurgical sont possibles. Parmi elles, nous citerons :
- complications locales : un hématome ou un écoulement de liquide lymphatique peuvent motiver une reprise chirurgicale pour laver et drainer la loge de la prothèse. En cas d’infection, la prothèse devra être retirée et il faudra attendre plusieurs mois avant d’envisager d’en replacer une autre.
- complications générales : Phlébites et embolies pulmonaires font l’objet d’un traitement préventif. Exceptionnellement, une hémorragie importante peut nécessiter la transfusion de sang ou de produits dérivés du sang.
2. Complications tardives : la prothèse comporte des risques spécifiques.
- Une fissuration ou une rupture de la prothèse peuvent survenir plusieurs années après la pose de la prothèse. Elles nécessitent le changement de l’implant.
- De même, la formation toujours possible d’une coque péri-prothétique (réaction cicatricielle fibreuse autour de la prothèse) peut déformer le sein et/ou être douloureuse au point de motiver le changement de la prothèse, voire son ablation définitive, dans un délai variable.
- Pour le reste ce sont les complications classiques des prothèses mammaires.