C’est un lambeau pédiculé de muscle grand droit de l’abdomen. Le lambeau de TRAM, réputé pour sa cicatrice de prélèvement cachée dans la culotte, est nettement moins fiable en reconstruction mammaire que le grand dorsal.
Qu’est-ce que le lambeau de TRAM ?
Le lambeau de TRAM est un lambeau de muscle grand droit de l’abdomen, contenant la peau située de part et d’autre du muscle, sous le nombril. Le lambeau est vascularisé par des vaisseaux situés à la partie haute du muscle.
Le prélevement de ce lambeau de tissus de la partie inférieure de l’abdomen implique donc une cicatrice supplémentaire, longue, horizontale, située au dessus des poils pubiens.
La palette de peau du lambeau correspond à celle d’une abdominoplastie. Les cicatrices finales sont identiques à cette-dernière. Ceci explique la popularité de cette technique.
Cependant, ce lambeau n’est pas toujours fiable et le prélèvement du muscle grand droit entraîne de lourdes séquelles abdominales, ce qui explique la baisse de son utilisation, au profit du DIEP ou du lambeau de grand dorsal.
Indications de la reconstruction mammaire par lambeau TRAM
Ils sont indiqués si le sein controlatéral est volumineux et si l’anatomie du ventre s’y prête.
Le volume du lambeau étant important, il n’est pas nécessaire d’y associer une prothèse.
La peau et la graisse de l’abdomen sont prélevées selon les cas avec le muscle sous-jacent.
Le lambeau est « pédiculé » (il reste attaché à ses vaisseaux), ce qui rend la technique moins complexe que la microchirurgie.
Le choix de la technique est lié aux conditions locales et son indication est posée par votre chirurgien.
Déroulement de la reconstruction mammaire par lambeau TRAM
Le lambeau de TRAM pédiculé emporte le muscle grand droit et la peau en regard. La paroi abdominale est fragilisée par la perte de ce muscle, malgré le renforcement par une plaque de synthèse
- Elle est réalisée sous anesthésie générale, et dure 4h00.
- Une palette de peau située sous l’ombilic est prélevée avec sa graisse par une longue incision horizontale au-dessus des poils pubiens.
- Le muscle est également emporté et l’ensemble est pivoté de la zone ventrale à la zone thoracique. La cicatrice de mastectomie est rouverte et le lambeau est mis en place.
- La peau du ventre est suturée après renforcement du muscle restant par une plaque synthétique (filet de nylon).
- Des drains permettent d’aspirer les secrétions post-opératoires et de diminuer le risque d’hématome.
Résultat de reconstruction mammaire par lambeau de TRAM
Le sein reconstruit est souple, volumineux, et suivra l’évolution dans le temps du sein controlatéral
Le TRAM présente un risque d’échec par nécrose de 10%.
Un deuxieme, voire un troisieme temps opératoire seront nécessaires à quelques mois d’intervalle pour symétriser le sein controlatéral et reconstruire l’aréole et le mamelon.
Suites opératoires de reconstruction mammaire par lambeau de TRAM
- La vitalité du lambeau (sa couleur, sa chaleur, son pouls capillaire) est surveillée régulierement.
- La douleur est d’intensité variable. Elle est systématiquement prise en charge de manière préventive et adaptée à votre cas.
- Les drains sont enlevés entre le troisième et le septième jour.
- La durée d’hospitalisation est d’environ une semaine.
- Il est nécessaire de porter une gaine abdominale pendant un mois nuit et jour.
Risques de reconstruction mammaire par lambeau de TRAM
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans les conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et à la réglementation en vigueur, expose à un risque de complication.
1. Complications précoces :
– Au niveau du sein reconstruit : le lambeau peut souffrir en raison d’un apport insuffisant de sang (ischémie), surtout s’il est de taille importante ou si vous fumez ; une nécrose plus ou moins étendue peut alors survenir, et nécessiter une ré-intervention ou des pansements prolongés, qui peuvent etre faits à domicile. La perte complète du lambeau est rare mais possible. Un hématome, une infection, un écoulement de liquide lymphatique peuvent également motiver une reprise chirurgicale.
– Au niveau du ventre : la production de lymphe peut se poursuivre apres l’ablation des drains et former une poche de liquide sous la peau (sérome). Des ponctions répétées sont parfois nécessaires. Les retards de cicatrisation sont fréquents, majorés par le tabagisme, et nécessitent des pansements prolongés pouvant être faits à domicile. Exceptionnellement, la nécrose d’une partie plus ou moins étendue de la peau abdominale décollée peut survenir.
– Complications générales : Phlébites et embolies pulmonaires font l’objet d’un traitement préventif (traitement anticoagulant systématique, bas de contention, etc.)..Exceptionnellement, une hémorragie importante peut nécessiter la transfusion de sang ou de produits dérivés du sang.
2. Complications tardives: des douleurs, des troubles de la sensibilité peuvent persister au niveau du ventre. Le risque principal est la survenue d’éventrations par faiblesse de la paroi abdominale qui épeut nécessiter une nouvelle intervention pour la renforcer.